Pas envie d'écrire mais pas envie de dormir, non plus... us.. u.
Mon ventre est distendu, mes muscles courbatus, ma gorge est dissolue et mes yeux sont confus, pendant ce temps-là, mon homme est au lit, détendu :o(
Je ne devrais pas dire "mon homme"... nous ne nous appartenons pas.
J'ai aimé, adoré autrefois appartenir (le croire en tout cas) à l'Autre... me sentir sienne... et sentir qu'à chaque fois que je donnais, j'avais envie de donner encore. Ce n'est plus le cas. Ce n'est plus trop ça. Mais je ne le dis pas car si je le dis trop haut, si je le dis trop fort, je vais y penser, encore... merde, ça coule déjà en dedans........ ça fuit par tous les interstices de mes remords, pfff, littérature.
La Margotte aime bien la littérature que l'on se fait, les mots qui sortent comme solution à une torture... j'aime les amours pures et les fins qui durent... j'aime aimer à vie, j'aime aimer au-delà même si... même si je souffre à tous les écarts de mes amants, et quand je n'en ai pas, quand je ne souffre pas... quand je n'en ai plus, quand je ne souffre plus, je suis perdue.
J'aime bien quand je n'ai "rien à écrire", c'est comme aller chez le psy et n'avoir "rien à dire", ça mène plus directement à l'essentiel.
C'est étrange, j'étais une petite fille sereine. Je m'inventais des mondes parallèles, des rêves dans le réel, je ne m'ennuyais jamais, même toute seule, je (me) parlais... j'étais comme prédisposée au bonheur... seulement voilà... l'environnement, le patrimoine familial, les conflits et puis ce physique d'ange-cellophane... impossible à décrire, vu de l'intérieur. Mais je comprends maintenant tous ces enfants qui me mettaient "à part", "en-dehors", "de côté"... j'ai pas les termes qui rendent bien compte de la situation... bref, trop blanche, trop blonde, trop douce, trop souriante............................... intelligente, oui, trop face à leurs doutes... les enfants m'ennuyaient, alors ils le sentaient.
Bref, peut-être que si j'avais été moins effrayée par ces humains-signifiants de mon âge, j'aurais appris à me rendre heureuse, j'aurais appris à me mélanger aux autres, à leur masse de cervelles et de crânes...
Il y a dix jours, j'ai croisé une amie d'enfance, quand je dis "enfance", ça veut dire qu'elle était assise sur le même banc que moi sur ma première photo de classe... cette fille (on va dire Iris) pleurait souvent au CP car elle n'arrivait pas bien à lire, Iris était aussi gentille qu'elle en avait l'air, Iris a bossé comme une malade son BEPC et l'a raté (je ne savais même pas que ça se bossait), Iris était parano et croyait tout le temps qu'on la jalousait, Iris était fille unique, Iris était jolie... elle est tombée sur des cons, des piliers de première classe, dans les bars et sur les terrains mais ils n'allaient pas plus loin (et ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit, j'ai vécu 7 ans avec un sportif), sa mère avait une vie amoureuse désastreuse, le mari qui la battait, les copains qui la trompaient, le patron qui voulait coucher. Une vie de rêve, quoi. L'avant-dernier copain d'Iris lui disait tous les jours qu'elle n'était pas belle, et elle, elle le croyait, elle ne croyait que lui. Ce qui l'a sauvé c'est de faire un métier où elle s'oublie et donne aux autres (aide-soignante) et de "tomber" sur Le Bon. Pas le frisson, non, mais un homme plus mûr et complice, qui lui a fait de beaux enfants, qui la rassure, la protège et donne un sens à sa vie qui n'en avait pas.
Le bonheur n'est pas toujours là où on croit. Je devrais me souvenir de ça au lieu d'attendre, comme on attend l'orgasme, en croyant que "non ça ne peut pas être ça, il doit y avoir mieux après". Merde, je crois que j'ai mis le doigt sur un truc, là... Je vais aller me coucher de suite en espérant trouver conseil auprès de mes songes parfois révélateurs...