C'est très intéressant de ne pas être dans des états que l'on connaît déjà. D'accord, ce peut être fort désagréable, mais cependant, c'est intéressant.
Je vis des instants tous différents et avec une cyclothymie stupéfiante, je suis moi puis plus moi et re-moi à l'infini... de quoi écrire un roman ;o)
Cet après-midi, nous sommes allés à la fête du livre (avec de moins en moins d'auteurs mais de plus en plus de badauds, dommage... Ah si, deux stars étaient tout de même présentes cette année: Marthe Villalonga (!) et Hervé Christiani [ Il est libre Max...] ). Bref, après avoir été bousculée, malmenée (et même heurtée par la crosse du revolver d'un sale c.. de flic, si si!), j'ai fait le tour des bouquinistes... Je marchais (avec chéri-chéri à côté) dans la foule clairsemée quand un homme passa à côté de moi. Je le devine, ne le vois pas, je le sens ralentir, regarder vers moi, je persiste à avancer, droit devant, je ne veux pas être reconnue, je ne veux pas de rendez-vous surprise avec le passé, non. Mais, il me tape doucement sur l'épaule... je me retourne "Margooootte!" "Oh salut, comment vas-tuuuuu?" JE NE SAVAIS PAS QUI C'ÉTAIT !!! Bon sang... ce visage, ça me disait vaguement quelque chose, mais j'avais l'impression que ça remontait à l'école primaire, c't'histoire... Un grand maigre, assez insignifiant par son accoutrement avec une charmante femme et trois bambins (!!!). "Alors, tu as un stand avec tes romans?" a-t-il dit avec un sourire gentil, vraiment... j'ai répondu par un sourire jaune pipi (ok ok c'est pas très joli, ça)... Et puis sa mère arrive et dit: "Benoît, je pars devant avec les enfants". BENOIT! Oui, Benoît!!! C'est impossible/impensable/incroyable, vraiment. Ce garçon qui a deux ans de plus que moi, que j'ai connu au lycée dans ma période nihiliste, qui était à l'époque avec une très belle dingue qui faisait que leur couple était l'exemple même de l'autodestruction, et, en parlant d'auto... c'est le seul homme dont on m'ait dit qu'il était adepte de l'auto-fellation (grand et maigre comme ça, sûrement très souple mais ça ne se voit pas!), ce grand gars space qui taillait ses ongles en pointe pour en faire des griffes et qui balançait son chat au plafond pour voir s'il resterait accroché (quel con, et quels cocktail d'opiacées!!!). Bref, je suis restée bouche bée, je n'ai pu leur dire que "je vous souhaite une belle vie" (!!!) et... c'est tout.
Merde, il était plus déjanté que moi et le voilà, BCBG, une petite femme avec un joli trench et trois gamins habillés comme les triplés. Le choc de la journée!
si j'avais été à sa place, je ne sais pas si j'aurai pu m'empecher de lui demander : "Alors Benoit, tu t'suce toujours ?"
wé nan, j'y aurai demandé, devant sa mère :)