Forcément, lorsqu'on est insomniaque, on cherche à s'occuper aux heures où les autres , les "diurnes" ne se préoccupent plus de rien...
J'ai passé l'après-midi à dormir... plus de trois heures, droite comme un piquet, les bras en croix, sur le sofa... Fait étrange, lorsque je me suis réveillée (merci Titounette), je ne sentais plus mes jambes. Impossible de les mouvoir. Même les pieds, les doigts de pieds ne voulaient répondre. Et bien je peux vous dire que c'est flippant! Surtout lorsqu'on vit avec quelqu'un de calme, si calme... je crois qu'il faudrait que je me crève un oeil pour qu'il panique, et encore...
Bon, j'ai passé une matinée stressante à rencontrer un conseiller régional dans l'espoir de pistes professionnelles... et durant ce sommeil d'après-déjeuner, j'ai fait trois rêves différents, trois rêves psychédéliques... mais ça n'explique pas un blocage physique de tout le bas du corps avec une douleur phénoménale au niveau des reins.......
Bref... je commence à pester devant mon ami qui sourit (ne me croyant pas, sans doute), je lui fais la grande scène du 2, "tu crois vraiment que moi j'ai envie de sourire ou de te voir sourire", "tu crois à une mise-en-scène ou quoi?", "mais ouiiiii, bien sûûûûr, je vais me lancer dans la dramaturgie"... "non, je ne sens rien, bon sang, ou plutôt si, je me sens ridicule, tu crois que ça m'amuse???" (bon, juste avant de m'apercevoir que j'étais plus qu'engourdie, je lui avais raconté un de mes rêves, alors, pt'êt' que je n'avais pas l'air bien crédible, mais quand même!!!) Bref, devant mon agacement dû à son flegme, il a daigné descendre mes jambes (bonjour la position: le haut du corps à plat sur le dos et les pieds posés au sol... sol que je ne sentais pas!) du sofa. Bon, j'accélère l'explication... 1ère tentative pour me tenir debout, ah oui, debout, mais comme sur un piquet, en équilibre, les jambes droites mais ne répondant à rien... Re-sofa :o( Lui qui perd patience et foi... il descend chercher son tabac dans la voiture... et moi je me rend compte du ridicule de la situation... "Je sais bien que ce n'est rien. Je sais que je ne suis pas paralysée. J'avais les jambes croisées pendant les trois heures de dodo et le chat sur les cuisses... J'ai peut-être un nerf coincé ou je ne sais quoi (l'angoisse du scanner que je passe demain? ou de celui que je passe mardi prochain?). Je ne suis pas paniquée. MAIS J'AI ENVIE DE FAIRE PIPI!!! C'est un grand moment de solitude... Il revient, j'expose la "chose", il ne tente même pas un regard en coin. Il m'aide à me remettre debout, m'aide à forcer une jambe après l'autre à avancer (quelle chance pour une fois d'habiter un si petit nid!), il tente tout de même une pointe d'humour (un genre "halléluia, elle marche!!!!!!" tsss lamentable ;o) ... Bref... on y arrive... et c'est bien pratique un lavabo en face de la cuvette, pour se tenir! Ensuite, ma foi, la vessie vide (c'est vrai, c'est rare que je parle de ces petits charmes du quotidien), mes jambes se sentaient beaucoup mieux!!!
Sale épisode tout de même, de quoi passer pour encore plus atteinte que je ne le suis!
Pour en revenir à l'insomnie (justifiée ce soir), il y a environ une heure, je change de chaîne et je tombe sur un reportage sur James Dean (TMC), plus exactement, ils en étaient à la fin, route de Salinas... :o( Vers 15/16 ans, pendant ma période 50's, lui et E. Cochran étaient mes idoles, jeunes, beaux, morts (hum), alors même si je connais bien le sujet, j'ai regardé l'émission... surtout qu'on y montrait une réplique de sa Porsche 550 (respect) qu'il avait surnommée Little Bastard... et c'est pour moi une des plus belles lignes au monde, je raffole de la pureté esthétique de ce modèle. Bref.
Ils nous ont donc fait le coup de la reconstitution... Erk.
C'est fou comme une nuque peut être fragile... la mienne à 60kmh, la sienne à 160kmh...
Et puis, d'un coup, après la fameuse photo où on voit la porsche déchiquetée... Un titre sur fond des canaux d'Amsterdam: "Anne Frank à Amsterdam". Je me dis que franchement ils font fort... mais comme le sujet était tourné sur les lieux (que j'aime), bon, j'ai regardé... De nouveau une reconstitution, la jeune Anne et le cahier (surnommé Little Kitty!!!) offert par son père, le grenier d'où elle regardait le marronier encore là... Et puis à la fin du reportage, après le typhus d'Anne en 1945 :o( changement de décor et bam "Lady Diana à Paris"... je dois être naïve, j'ai mis tout ce temps pour comprendre le thème de l'émission... enfin peut-être pas, non, mais là, 1997, c'est trop frais pour moi et j'ai trouvé ça moyen ce "mélange des genres" (comprenne qui voudra et comme il le voudra).
Me voilà donc, seule avec mon insomnie et mes images tendres de James écorché, d'Anne apeurée et de Diana... avortée.